Si mes premiers posts étaient quelque peu brouillons, ils traduisaient bien ma situation sur place, tête dans le guidon. A présent, et après de longues discussions avec Dario et Monique Bondolfi (les fondateurs de KASA) et Eric Lupi (mon supérieur hiérarchique sur le contenu de ma mission, j’ai enfin une vision plus claire sur mon job à court, moyen et long terme …

Vous avez bien lu long terme : si les idées que nous lançons se concrétisent d’ici la fin du mois de juin, que les financements sont au rendez vous et que j’arrive à obtenir le statut de Volontaire International vis à vis de l’état français, je resterai donc 2 ans de plus sur place, mais je reviendrai là dessus quelques lignes plus bas.

Mais reprenons depuis le début, histoire que vous y voyez un peu plus clair :) . En février 2006, j’envoyais un mail à l’association Ynternet.org, afin de leur proposer ma candidature. J’avais décidé de centrer mes recherches d’emploi sur l’international exclusivement, et notamment sur le plan des volontariats internationaux (en entreprise ou de solidarité). Ynternet.org est une association dont l’activité est de fournir aux ONG une solution globale visant à mieux les accompagner dans l’utilisation d’un internet libre pour s’épanouir et mieux développer leurs projets. Cette solution est composée d’une plateforme fournissant adresse e-mail et hébergement de page web (www.cooperation.net) et d’une offre de formation axée autour de la philosphie de l’eCulture libre (tout un programme, sur lequel je m’attarderai dans un billet ultérieur, juste pour préciser, l’eCulture c’est la cultire dite electronique)

Moins de 6h après avoir envoyé ce mail, je recois un coup de téléphone de Théo Bondolfi, le président d’Yorg (Ynternet.org dans le jargon). Bilan de l’entretien : il y aurait un poste correspondant à mon profil (ingénieur informatique ESIEA) pour l’ONG KASA en Arménie. Poste à négocier, bien entendu.

6 semaines et quelques kilomètres de mails plus tard je m’envole pour Yerevan via Pragues, sans vraiment savoir exactement de quoi ces 3 mois de “période test” seront fait. Je sais que je ferai pas mal de formation dans le cadre des Centres Internet Communautaires, que j’aurai à rédiger des documents sur l’état des lieux de l’usage des TIC pour KASA, mais rien de plus.

Qu’en est il réellement??? Après presque 1 mois passé sur place, j’ai mesuré l’étendue de la tâche qui m’attend, d’ici 3 mois, mais surtout sur un mandat de 2 ans. J’ai aussi appris à mieux connaitre les différentes parties prenantes des projets sur lesquels j’aurai à travailler.

Premier point : Qui est KASA? KASA (www.cooperation.net/kasa) est une ONG suisse, fondée en 1997 par Monique & Dario Bondolfi. KASA veut contribuer au développement de la société civile arménienne en soutenant des initiatives citoyennes dans divers domaines socio-économiques. Elle vise plus précisément à : • aider des enfants et des familles en grande précarité (nourriture, vêtements, soins, bourses d’étude) • améliorer les conditions de vie et de travail des jeunes, en particulier dans les établissements scolaires ou psychosociaux dépendant du Ministère de l’Education • construire ou rénover des bâtiments et des équipements de base (sanitaires, chauffage…) en collaboration avec les entreprises locales • former des jeunes au lancement de projets générateurs d’emplois (tourisme, gestion, agriculture, artisanat).

Un des projets phares de KASA au cours de ces dernières années a été la mise en place des Centres Internet Communautaires ou CIC, visant à lutter pour la réduction de la fracture numérique.

Deuxième point : les CIC, c’est quoi? Les CIC peuvent être définis par un concept et une série de méthodes et d’outils.

Le concept autour du CIC est celui de l’e-communication libre. Celle-ci met en jeu notre responsabilité, participe à la culture du don, respecte les principes de la durabilité et est fondamentalement citoyenne. Outre à offrir une possibilité d’accéder à Internet à un prix abordable sur du matériel performant, les CIC se veulent des lieux :

– de sensibilisation et de formation à la culture du libre en général et à l’e-communication libre en particulier – dans lesquels on apprend une utilisation citoyenne d’Internet – où il est possible de se former à la gestion et à l’animation de Communautés Virtuellese. (médiateurs Cooperation.net) – où se former comme facilitateur de l’accès aux Nouvelles Tecnologies de l’Information et de la Communication (Cursus Puzzle, certifié par l’Union Européenne) – offrant la possibilité de participer à des projets de formation à distance en partenariat avec des universités françaises (en particulier Paris X) – les jeunes en général et les étudiants en particulier trouvent un support pour l’élaboration et la réalisation de projets

Les CIC s’appuyent ,s ur le portail cooperation.net et leur bon fonctionnement technique et pédagogique a été confié à Yorg, et en particulier, Eric Lupi

Troisième point : les CIC au présent En Arménie, 4 CIC sont actuellement au nombre de 4 A Erevan et Gumri, les CIC sont implantés en milieu francophones. Ceux de Gogaran/Spitak et Talin sont dans des écoles arméniennes et en phase de “démarrage”.

Quatrième point : le CIC dans l’Espaces Le CIC de Yerevan fait partie “intégrante” du centre Espaces. Il s’agit d’un centre de formations et d’échanges pour jeunes, qui offre des cours de langues, une bibliothèque (plus que complète et qui n’a rien à envier aux occidentales), divers clubs thématiques, et un support pour les projets dans lesquels les membres souhaitent s’investir. Pour finir, Espaces est animé par une équipe de choc (je reparlerai d’elles d’ici dans un billet futur ;)) et occupe des locaux entièrement rénovés. C’est ici que je serai basé la majorité de mon temps.

Cinquième point : les CIC au futur A l’heure actuelle, les CIC sont en pleine redynamisation. Celui d’Erevan est entièrement renouvellé au niveau de son parc informatique. Deux autres antennes sont dans les cartons.

La principale problématique que KASA doit faire face est d’étoffer la valeur ajoutée de ces centres.

A terme, on devrait pouvoir proposer des formations à distance, (certifications de médiateur internet, reconnue par l’UE, masters professionnels à distance avec les universités francaises, Paris X pour commencer), des partenariats avec les universités locales, le milieu professionnel arménien voire international, et pour finir une structure d’incubation de projets, proposés par KASA dans un premier temps, puis par les membres du centre informatique eux-même ensuite.