Un peu plus de 10 jours sans nouvelles bloguesques …. ce n’est pas l’envie qui manque, mais les responsabilités grandissantes et une vie sociale qui se développe petit à petit ont raison de mon temps libre passé devant l’ordinateur. “Un écran s’éteint, un être s’éveille, comme dit le dicton ….”

Côté boulot, je suis à plus que plein temps (les 35 heures n’ont pas passé le Caucase encore) sur la restructuration du SI et du système de gestion du parc informatique de l’ONG, le relancement des activités des centres internet communautaires (avec un kickoff meeting à la fin de cette semaine), et l’initiation des négociations pour mon mandat de 2 ans ici.

J’ai parlé d’une mission sur long terme (c’est à dire 2 ans) dans mon précédent billet. A cela, j’ai posé une condition : obtenir le statut de Volontaire en Solidarité Internationale, histoire d’être tranquille au niveau administratif avec l’état francais (assurance sociale, cottisations vieillesses …). Tout cela s’effectuera en paternariat avec une ONG française, dont je tais le nom pour le moment. Cependant, si quelqu’un a 20 000 euros à investir dans un projet coopératif, je suis preneur. J’ai quelques idées de sponsors, ne vous en faites pas pour moi ;)

Mon titre “officiel”, c’est à dire sur ma carte de visites, sera “coordinateur des centres internet communautaires“. Alors forcément, coordoner, ca veut tout dire et son contraire en même temps. Dans un premier temps, mes activités vont être réparties entre le centre de Yerevan et celui de Gyumri.

  • Yerevan, où je lance des projets en partenariat avec la section informatique de l’université européenne de la ville. Des membres qui baignent dans le milieu depuis quelques années. On va parler web, sites internet, plateformes communautaires, formation à l’eCulture libre. Ce sont des jeunes, d’environ 20 ans de moyenne d’âge, mais d’une maturité assez hors du commun, avec qui j’ai bien l’intention de collaborer étroitement dans le futur. J’ai également comme projet d’élaborer un cours à dispenser dans le cadre de l’univ, dont le contenu, quoiqu’encore un peu flou, se précise dans ma tête au fil du temps. Une expérience intéressante, et qui va se concrétiser, j’espère.
  • Gyumri, où les infrastructures informatiques ont encore du mal à percer, je vais plus axer mes activitées autour des formations, disons traditionnelles (en comparaison avec l’aspect gestion de projets de Yerevan), bureautique (avancée), et bases de l’utilisation d’internet. L’ambiance conviviale du centre, et l’énergie des jeunes locaux.

Avec un peu de chance (et beaucoup d’organisation), j’irai faire une mission éclaire dans un petit village perdu au creu de la montagne, pour initier une poignée de personnes à Excel, pas vraiment par intérêt pour le challenge technique (former sur Excel, on a vu mieux), mais pour l’expérience humaine. Un village on ne peut plus traditionnel, un mode de vie qui va avec (j’adore ces immersions), des personnes surmotivées (qui n’a jamais rêvé de rencontrer un marathonien de l’équipe arménienne paralympique ;)), et pour le feedback du projet.

Et donc, parallèlement à tout ca, je suis en train de glisser progessivement vers un poste de supervision informatique global de l’ONG (de la gestion du parc informatique à la conception des différentes parties des SI), une casquette supplémentaires (OK, on reste une organisation à taille humaine, une petite 30aine de salariés, autant de bénévoles), mais c’est une tâche qui, bien que rébarbative à mes yeux au début est plus que constructive, niveau responsabilité.

J’ai donc petit à petit plusieurs casquettes, je ne sais pas si cela sera réellement payant à terme (et à vrai dire je n’ai pas envie de me poser la question), mais si cette mission sur 2 ans se concrétise (et c’est, à mon avis en tout cas, dans l’intérêt de KASA), cela sera une réelle expérience enrichissante, surtout à mon âge, au niveau responsabilité, et créativité.

On a beau le dire et le répéter, l’étranger reste vraiment une expérience hors du commun. J’en étais déjà convaincu, je le suis encore plus intimement, en le vivant au quotidien.

Au niveau professionnel, d’abord : travailler avec les arméniens demande une remise en question permanente, pour pouvoir s’adapter à leur manière de penser, et réussir à les faire arriver aux objectifs fixés (qui sont en moyenne 50% moins que les objectifs qu’on pourrait se fixer en Europe, sans compter certains mécanismes qui doivent être des résidus de l’ère soviétique. L’adaptabilité est la qualité première des ESIEArques, et je m’en rends compte un peu plus chaque jour )

Au niveau humain ensuite, où de part mon mode de vue (collocation avec une arménienne) et le fait de traîner essentiellement avec des autochtones (ou des étrangers venus dans le pays avec la même optique que moi) me permet de faire des rencontres plus qu’intéressantes, parfois assez allumés (j’ai l’impression de me retrouver par moment parachuté dans le film Chat Noir Chat Blanc (comprenne qui pourra).

Samedi, je suis invité à un concert de rappeuses locales (ca doit envoyer du lourd ca, du rap caucasien). La semaine prochaine, j’accueille 2 allemands membres de l’Hospitality Club (j’en blogguerai des pages entières sur cette communauté), je vais aider une peintre à refaire tout son site internet (notamment tout le design), peut être commencer à donner des cours de français, donc pas tellement le temps de m’ennuyer.

Vous l’avez compris, l’expatriation c’est bien, des opportunités introuvables en France (je ne crois honnêtement pas pouvoir trouver tel job à Paris, ou même en province) et une ouverture d’esprit incessante.

Un message un peu long cette fois ci, je vais essayer de blogguer au jour le jour, vous raconter un peu la vie au quotidien, vous parler de mes collaborateurs un peu fous, personne n’est parfait, désolé.

Dans l’immédiat, les photos :)

A bientôt, je vous embrasse tous (la Défi-team incluse)………… en fait non, personne, j’ai recu aucun coup de fil malgré mes messages subliminaux …… bandes de rats …..